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 Tanatgül

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Loup penseur
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Loup penseur


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MessageSujet: Tanatgül   Tanatgül Icon_minitimeMer 14 Juin à 3:00

La nouvelle qui suit, que je vais déposer chapitre par chapitre, vous doit quelques explications.
Je suis en contact permanant avec Natasha, jeune femme française qui aime écrire et tout ce qui touche à l'univers science-fiction-horreur en général. Voira mangas, comics, certaines bandes-dessinées...

Sur son blog, elle décrit un monde ancien dans lequel sévirait une forme préhistorique du tueur Jason, de la mythique série des Vendredi13, si vous vous souvenez...
Ce monde est un support sur lequel écrire de nouvelles histoires...
Alors, je m'y suis mis. Libre à vous de lire ou pas, chers amis. Vous sentez surtout pas obligés, je comprends tout-à-fait que ça puisse gaver les non-amateurs du genre... Pas de souci!


Tanatgül


1

Kaomaa se tenait debout, à la lisière de la Tanatgül.

Si de la transpiration perlait à son front adolescent, la présence de ces quelques goutelettes salées ne s’expliquait pas uniquement par l’écrasante humidité de la région.

En ce début de second cycle de l’année, celui de Kanda, la chaleur typique des jungles subtropicales n’avait rien d’agréable. Le corps devenait un linge poisseux dont on aurait voulu se défaire et le simple pagne de couleur rouge brique qui se déposait sur les hanches du garçonnet avait bien du absorber un bon litre de cette atmosphère oppressante à la limite de l’état liquide.
Kaomaa se dit, un sourire fugace se dessinant sur son visage bronzé, qu’il ne devait pas être loin de connaître la condition des grands sauriens du fond de la rivière passant au beau milieu de la tribu. Il essaya de contrôler un peu sa respiration trop rapide; peu à peu, les saccades de son torse imberbe se firent plus douces, plus coulées.

Il s’épongea le front à l’aide du bandeau de mousse kepia collé autour de son poignet gauche. S’il transpirait autant, c’est qu’il avait peur. Conformément à la tradition, il avait quitté la chaleur du feu gardien du domaine au premier son du chant lugubre des quelques géroals qui veillaient dans les arbres noueux du campement.
Il connaissait le chemin menant à l’entrée de la Tanatgül, pour l’avoir parcouru d’innombrables fois une menotte accrochée à l’énorme main de son père. Il entendait souvent résonner dans sa tête les mots étranges que celui-ci lui avait murmurés un jour alors qu’ils se tenaient ensemble à l’endroit précis qu’il occupait seul depuis une dizaine de mi nutes.
-“ Un jour, mon fils… Tu devras aller à sa rencontre. Et prier pour ne jamais le rencontrer. Viens, rentrons. Mais sache que je t’aime.”

“ Sache que je t’aime”… Moins de deux semaines plus tard, Kaomaa devait avoir dix ans, son père ne rentra pas à la tribu. Il était parti chasser à la tête d’un contingent de six hommes, dont deux seulement étaient revenus. Dans un état tel qu’il avait fallu amputer l’un des deux de la jambe droite. Pauvre hère bientôt décédé, le visage déformé par la souffrance après trois jours de fièvre et de délires hurlants. Le second, Erkos, avait eu le temps de raconter le massacre avant de tomber dans un silence léthargique dont il n’était jamais plus sorti…

Il ne fallait pas plus que l’évocation de ces moments de ténèbre pour réinviter la panique à danser furieusement sous ses oreilles. Il inspira un grand coup, serra le couteau d’apparat qu’on lui avait donné pour le rite et avança d’un pas déterminé vers l’épaisse couverture verte de la jungle sous le contrôle territorial de sa tribu. Quelques mètres plus loin, il dépassa la ligne ocre tracée pour déterminer la fin du périmètre de sécurité du domaine. Si tant est qu’une région pareille à pareille époque put connaître une quelconque sécurité.

Takomaa s’enfonçait à présent à travers les lianes et les frangipaniers du début de jungle. La fleur de cet arbre magnifique était son guide fétiche dans cette vie et il s’arrêta quelques secondes pour caresser un des troncs, le temps du rite de rencontre et de prélever un peu d’énergie. Il allait en avoir besoin.
Une brise étrange au milieu de cet enchevêtrement compact de flore fit se détacher une des fleurs qui vint terminer sa chute sur la tête de l’enfant et rouler sur son épaule; il sourit avec gratitude, huma délicieusement le parfum fort et sucré. Un bon présage, assurément…

La jungle a ceci de particulier qu’elle peut vous perdre en une poignée de minutes. Takomaa le savait, on le lui avait suffisamment répété. La densité des plantes est tellement importante que le regard ne peut véritablement se porter devant. On se contente d’avancer en s’appuyant sur chaque tronc pour accéder au suivant et franchir le fatras inextricable des brousailles. Tout se ressemble, aucun point de repère dans une absence de silence presque pire qu’un silence absolu. Ici, tout vibre de présence, tout glisse et semble se rapprocher. Les morceaux de bois durs des banians géants tombés, sous le poids d’un quelconque animal grimpant trop lourd pour lui, craquent sous le passage incessant des rampants.
Un monde au sein du monde, où les règles habituelles de survie ne s’appliquent pas de la même manière. La rapidité de réaction est prédominante. Un pas de côté peut vous sauver la vie en cas d’attaque de félin ou pire. Une seconde de réflexion peut vous arracher la tête, vous cisailler la colonne ou vous ôter un membre.
Et les rares moments de silence dans cet univers agressif laissent présager la souffance, ni plus ni moins. Quand les grouillements s’arrêtent, ce n’est que pour retenir leur souffle animal le temps du déploiement terrible d’une abomination plus grosse, plus dangereuse, plus meurtrière.

Combien d’heures marcha-t-il? Aucun moyen de le savoir. La lumière du dessus avait l’air d’avoir baissé, cependant. Aucun rayon direct ne venait percer le mur de feuilles et de branches mais la luminosité ambiante avait encore verdi. Sous l’effet de photons de plus en plus diagonaux, le plafond chlorophillien prenait une teinte fluorescente.

Les choses étaient atrocement claires, dans l’esprit de Takomaa. Dans la mythologie séculaire des Archontas, le fils d’un homme tué par une divinité recevait le poids d’une malédiction accusatrice de la part de cette même entité. Sa colère abattue sur l’imprudent comprenait aussi sa descendance. Takomaa s’était ainsi vu frapper du sceau de l’obligation… L’obligation de satisfaire au rite de Chöd. Cela faisait maintenant huit cycles que son père bien-aimé avait succombé sous les coups de la Chose. Les six derniers mois avaient servi aux Anciens pour le préparer le mieux possible à d’éventuelles confrontations. Combat à mains nues, maniement du coutelas, techniques mentales de repoussement des agression psychiques et contrôle de son corps. Les bases de l’agromancie aussi, art d’obtenir des informations des plantes connectées et favorables. Art au contact duquel Takomaa et ses douze printemps s’était d’ailleurs senti très à l’aise, allant parfois jusqu’à rencontrer certains arbre centenaires d’une manière tellement empathique qu’il n’avait pas osé raconter certaines des images du passé partagées de peur de trahir une si belle confiance de son dépositaire végétal.

Le rite de Chöd était simple: rapporter à la tribu une déjection du Faurhaiss.
Mais simple ne veut pas dire facile.
Et parler du Faurhaiss revient à décrire l’indescriptible. Les sept Anciens disaient qu’en parler risquait de le réveiller et de l’appeler, dernière chose à faire si la tribu voulait encore profiter des lunes à venir.
La seule chose dont on pouvait être sûr, c’est que le Faurhaiss appartenait à la jungle comme la jungle lui appartenait. Il en était une partie intime et centrale et c’était comme cela depuis la nuit des temps.
Aucun ne se serait permis de trancher une question pourtant centrale: le Faurhaiss était-il animal ou végétal? Il ne pouvait être intégralement végétal: un végétal ne se déplace pas en dehors du champ d’action de ses racines. Mais les rares humains qui avaient croisé le Faurhaiss sans y laisser l’entièreté de leur vie avaient mentionné entre deux sanglots cette formidable odeur caractéristique d’un magma végétal en pourrissement. Cette odeur acre, presque métallique, ils ne l’oublieraient jamais. Pas plus que les excroissances apparemment faites de bois, sortes de veinules écorcées lui parcourant le corps, parfois extérieures, parfois intérieures.

La nuit était tombée. L’enfant avançait toujours, ne s’arrêtant qu’occasionnellement pour prélever une racine et la sucer pour en retirer le suc et les anti-inflammatoires. De petites coupures peu profondes constellaient ses avant-bras et ses cuisses. Il avait dû un peu plus tôt se débarrasser d’une sangsue de belle taille fichée sur sa cheville droite. Et avait remercié au passage la Pythie de la tribu de lui avoir prêté ce couteau. Il avait entaillé la larve géante sur toute la longueur dans un bruit sirupeux d’éclatement de coquille. La sale bête était déjà gonflée comme une petite outre quand un mélange des deux sang et de pus avait coulé jusqu’à ses sandales.

La douleur des dents minuscules le taraudait encore quand il décida de faire une pause contre un sequoia. La nuit avait empli toute chose et il ne pouvait plus progresser qu’en tatonnant. Quelques heures de repos lui feraient le plus grand bien, même s’il lui était exclu de dormir d’un sommeil réparateur. Il dégagea l’humus encore tiède au pied du tronc pour s’en faire une couche plus régulière et pour vérifier qu’un serpent ne s’était pas lové là à la recherche d’un peu de fraîcheur. Les genoux repliés contre la poitrine, il ferma les yeux à l’écoute des mille-et-un bruits de la Tanatgül.
Gönta, l’un de ses maîtres d’armes, lui avait dit un matin:
- “ Lorsque tu ne peux plus voir, rien ne sert de garder les yeux ouverts comme nous avons le réflexe de le faire. Cela fractionne l’attention. Ferme-les plutôt et ouvre-toi complètement au monde sonore. Il est bien plus riche que ce que tu crois.”

Il poursuivit sa surveillance auditive des lieux pendant dix bonnes minutes puis commença à se détendre. C’est alors que, sans savoir au juste pourquoi, il se mit à penser à sa mère.
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MessageSujet: Re: Tanatgül   Tanatgül Icon_minitimeSam 17 Juin à 2:24

Quel succès!

J'déconne, j'déconne... rabbit
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MessageSujet: Re: Tanatgül   Tanatgül Icon_minitimeMar 20 Juin à 11:19

Sincèrement Fred, c'est déjà la 3è fois que je commence à le lire mais je n'ai pas souvent le temps d'aller plus loin que les premières lignes. J'essaierai de lire ça tranquillement à la maison un de ces 4. Avant 2007, promis! lol!
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MessageSujet: Re: Tanatgül   Tanatgül Icon_minitimeMar 20 Juin à 12:40

Quelle mauvaise foi!!! Dis lui que t'aime pas, c'est tout...
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MessageSujet: Re: Tanatgül   Tanatgül Icon_minitimeMar 20 Juin à 13:04

Parle pour toi, lunette!!! cyclops
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MessageSujet: Re: Tanatgül   Tanatgül Icon_minitimeMar 20 Juin à 16:03

Python sinueux a écrit:
Quelle mauvaise foi!!! Dis lui que t'aime pas, c'est tout...

+1 lol!
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MessageSujet: Re: Tanatgül   Tanatgül Icon_minitimeMar 20 Juin à 16:21

Piet insinuerait-il que c'est son cas? Il n'aimerait pas ce type de récit? Comme il a pas mal de temps devant lui en ce moment, je pense qu'il aurait pu le lire, le relire et le rerelire... Mais il n'en est rien... Impossible de conclure que ça l'intéresse... silent

Par contre, ça m'INTÉRESSE!!!!! Twisted Evil
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Python sinueux
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MessageSujet: Re: Tanatgül   Tanatgül Icon_minitimeMar 20 Juin à 16:37

Comme ca t'intéresse, ca raconte quoi...
plutôt que de remettre le classement des buteurs!!!
Pour ca, tu as le temps...
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MessageSujet: Re: Tanatgül   Tanatgül Icon_minitimeMar 20 Juin à 17:34

Arrête ton char mémère!! Faire un copier coller prend 10 secondes (si t'es manchot)... J'ai mis le classement complet pour que tout le monde ait l'occasion de calculer les points pris par leur buteur fétiche s'ils ne sont pas sûrs du nombre de buts inscrits. D'autres doléances Mr. Deprez? Question

lol!
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MessageSujet: Re: Tanatgül   Tanatgül Icon_minitimeMer 21 Juin à 0:36

he, les gars...

Juste un truc: le temps que vous prend ces messages, et ben... vous auriez lu trois fois le texte!

En plus, ça, c'est que le premier chapitre...

Alors bon... Y a pas de souci, je suis le premier à concevoir que ça n'intéresse qu'une minorité de la planète. pirat
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MessageSujet: Re: Tanatgül   Tanatgül Icon_minitime

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