De ma tour je les vois
Incertains et féconds
Se débattre en deçà
De mon être en surplomb
De ma tour, minuscules
Ils surviennent, s’en vont
Leur vie de libellule
Lot de consolation
Moi, je n’y touche pas
Moi, je n’y touche pas
De ma tour dérivoire
Anxieux et protégé
Je joue à l’assommoir
Et j’en suis dézolé
Je suis peut-être dieu
Mais je suis surtout seul
Ils ont beau être odieux
C’est à moi qu’ils en veulent
Moi, je n’y touche pas
Je le jure devant moi
De ma tour éternelle
Je les envie un peu
S’ils savaient l’étincelle
Tout au fond de leurs yeux
Je peux m’époumoner
En conseils, en avis
Ils n’ont fait de mon cas
Que séries d’interdits
Pourtant, je n’y touche pas
Parole de Dieu
De ma tour de Babel
Je les pleure souvent
Toutes mes langues appellent
Aux fleurs, aux doucement
Moi, je n’y touche pas
Moi, je n’y touche pas
De ma tour je les vois
Incertains et féconds
Se débattre en deçà
De ma consternation